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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 27, 1847.djvu/50

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— Toutes trois, dites-vous ?

— Toutes trois ; Marthe, Henriette et Anne.

— Je suis étonné en ce qui regarde la dernière ; Anne Marston si douce, si tranquille, si amie de la paix ; j’aurais pensé qu’elle aurait préféré rester avec sa mère, comme elle le pouvait naturellement.

— Et cependant elle ne l’a pas préféré. Madame Littlepage avait résolu de braver les anti-rentistes, et les trois jeunes filles réssolurent d’être ses compagnes. Je suppose, Ro, que vous savez ce qu’il en est du sexe pacifique, lorsqu’une résolution est prise.

— Elles sont toutes trois de bonnes filles, répliqua mon oncle avec douceur, et ne m’ont jamais causé aucun souci.

— Oh ! je crois que cela doit être vrai vous venez d’être absent pendant cinq années.

— Tuteur prévoyant, toutefois, puisque je vous ai laissé comme mon substitut. Ma mère vous a-t-elle écrit depuis son arrivée au milieu des Philistins ?

— Oui, répondit Dunning avec gravité ; j’ai eu de ses nouvelles trois fois, car elle écrit pour m’engager à ne pas me montrer sur la propriété. J’avais intention de lui rendre une visite, mais elle me dit que ma présence amènerait de violentes scènes et ne produirait aucun bien. Comme les rentes ne seront pas dues avant l’automne, et que maître Hughes est maintenant libre de ses droits, il devait être de retour pour surveiller lui-même ses affaires ; je n’ai vu aucune raison pour risquer le goudron et la plume.

— Ma mère écrit-elle personnellement demanda mon oncle avec intérêt, ou a-t-elle recours à la main d’un autre ?

— Elle me fait l’honneur d’écrire de sa propre main. Votre mère écrit beaucoup mieux que vous-même, Roger ; Cela est dû à ce qu’elle a porté la chaîne, comme elle dirait elle-même. Marthe vous a-t-elle écrit ?

— Sans doute ; la chère Patty et moi, vous le savez, nous sommes des amis de cœur.

— Et dit-elle quelque chose de l’Indien et du Nègre ?

— Jaaf et Susquesus ? Oui, certes ; tous deux vivent encore et se portent bien. Je les ai vus moi-même, et j’ai mangé de leur chasse, pas plus tard que l’hiver dernier.

— Ces bons vieux doivent avoir vécu plus d’un siècle. Ils étaient près de mon grand-père dans la vieille guerre avec les Français, et, alors déjà, ils étaient plus âgés que lui.