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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/160

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du Pic de Vulcain avait été une Île longtemps avant la dernière éruption ; seulement, cette île alors était trop basse pour pouvoir être aperçue du Récif.

Un cri de joie s’échappa des lèvres de notre voyageur, quand la plaine du Pic se montra tout à coup à ses regards. Elle était richement boisée : des cocotiers, des bananiers, toute la végétation des tropiques, y étalaient leurs richesses. Un tapis de gazon y portait encore la trace d’une averse, que Marc avait vue tomber sur la montagne, pendant qu’il gouvernait vers l’île, et en l’examinant de plus près, il y retrouva celles de la pluie de cendres volcaniques qui l’avait précédée. Après une marche aussi rapide, exposé maintenant à toute l’ardeur du soleil, Marc s’assit à l’ombre sous un bouquet d’arbres, et il n’eut qu’à étendre la main pour ramasser des noix de coco, ce fruit délicieux dont le lait offre une boisson si agréable, en même temps que sa chair, au moment où il vient d’être cueilli, présente une nourriture succulente ; il y en avait par milliers. Comment ces arbres étaient-ils venus là ? Sans doute, comme tout se reproduit dans la nature. La terre ne renferme-t-elle pas les éléments de toute végétation, et manque-t-il de messagers ailés pour transporter les semences partout où il se trouve un climat favorable pour les faire fructifier ?

Après un repos d’une heure sous cet ombrage ravissant, Marc se mit à parcourir la plaine pour en admirer les beautés et l’étendue. Il marchait de surprise en surprise, et aux aspects les plus grandioses succédaient les sites les plus riants. Les branches des arbres étaient couvertes d’oiseaux du plus brillant plumage, dont plusieurs lui parurent de nature à offrir un manger délicieux. Un grand nombre étaient occupés à becqueter des figues sauvages, qui n’avaient pas grande saveur, mais qui du moins étaient rafraîchissantes ; il trouva que ces oiseaux avaient une grande analogie avec ceux que nous appelons becfigues, et, prenant son fusil, il en abattit plusieurs d’un seul coup. À l’aide de sa pierre et d’un peu de poudre, il ne lui fut pas difficile d’allumer du feu. Le bois s’offrait à lui en abondance, et