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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/216

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point d’où il lui importait de surveiller les mouvements de Waally et de sa flotte.


CHAPITRE XVII.


Beau chevalier, levez vos étendards,
Jetez des fleurs, vous, jeune fille ;
Que le canon ébranle les remparts ;
Guerriers, montrez vos lances de Castille !
Macaulay



Malgré la rapidité avec laquelle Uncus avait conçu et exécuté son projet, il s’était écoulé tant de temps depuis la première apparition de la flotte, que les canots étaient sous les rochers au moment où le gouverneur atteignait le bois qui en bordait l’extrémité du côté du nord. Ce point était à un mille ou deux sous le vent de l’Anse-Mignonne, et toutes les embarcations dérivaient encore plus au sud, sous l’influence du courant. Tant que cet état de choses continuerait, les cotons n’avaient rien à craindre, puisqu’ils savaient que l’Anse était le seul lieu de débarquement possible. L’ordre le plus strict avait été donné à tous les cotons de se tenir cachés, ce qui était d’autant plus facile que la plaine, qui s’élevait de mille pieds au-dessus de la mer, était entourée d’arbres de tous côtés.

La flotte de Waally présentait un aspect imposant. Non-seulement ses canots étaient spacieux et remplis de guerriers, mais ils étaient ornés avec le luxe ordinaire des sauvages. Des plumes et des drapeaux, des symboles de guerre et de puissance flottaient sur presque toutes les proues, tandis que les Indiens étaient revêtus de leurs plus brillants accoutrements. Toutefois, il était évident qu’ils ne savaient trop que penser de la nature du lieu qu’ils s’apprêtaient à visiter. Ils voyaient, à n’en pouvoir douter, la fumée du volcan, et un mur de roc semblait leur barrer le passage. Il n’en était point du Pic de Vulcain comme de l’île Rancocus, où partout il y avait une plage