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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/273

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CHAPITRE XXI.


Le chez soi, quelle douce chose !
Qu’on te retrouve avec plaisir !
Perceval



Marc Woolston, en jetant l’ancre pour cette nuit, ne négligea pas de pousser une reconnaissance. Ce fut Bob qui en fut chargé ; il monta dans un canot bien équipé et armé et se dirigea vers le Récif pour s’assurer de ce qui s’y passait. D’après les instructions du gouverneur, il devait s’avancer le plus loin qu’il serait possible, et tâcher même de communiquer avec Socrate, qui, sur le point attaqué, pouvait être, considéré comme le commandant.

Bien prit au gouverneur de s’être avisé de cette mesure. Bob, ayant la chaloupe du bâtiment, qui portait deux voiles de fortune, marcha rapidement, et fut avant minuit en vue du Récif. À son grand étonnement, tout lui parut tranquille, et sa première pensée fut que les sauvages avaient accompli leur dessein et étaient repartis. Mais Bob n’était pas un homme d’un courage ordinaire, et une reconnaissance faite de loin ne le satisfaisait pas ; il conduisit son embarcation jusqu’au quai naturel formé le long du Récif. Aussitôt il débarqua et prit le chemin du Cratère. La porte était négligemment entr’ouverte, et en entrant dans l’enceinte, les marins trouvèrent partout le calme, sans trace d’aucune violence récente. Bob, se souvenant que l’on préférait généralement le Sommet pour dormir, monta à l’une des cabanes qui y étaient élevées. Quelles eurent sa surprise et sa joie de trouver toute la petite garnison plongée dans un profond sommeil, et sans aucune idée du danger qui la menaçait ! Dès lors il était évident que les sauvages ne s’étaient pas encore montés, et que Socrate ignorait qu’il fut arrivé malheur au brick.