quement de bord et gouverna au nord-ouest, en ayant le vent par le travers de tribord. Les pirates se trouvèrent alors sous la hanche du vent, et ils avaient gagné évidemment du terrain.
Mais le gouverneur avait devant lui la Pointe de l’Aiguille, et, il savait qu’ils seraient obligés de se tenir au large pour la doubler, ce qui leur donnait près d’une lieue de plus à franchir, tandis que l’Anna et la Marthe, plus légères, frisaient les rochers. Elles essuyèrent de loin le feu de leurs ennemis, mais sans éprouver d’avaries ; bientôt elles se trouvèrent abritées par la terre. Cependant la chasse n’avait pas été abandonnée, et, vingt minutes après, les pirates, à leur tour, tournaient aussi court que possible, et continuaient la poursuite. C’était précisément là que Marc voulait les amener. Waally allait sans doute leur indiquer la seule passe qu’il connût, et dirigés par un pareil pilote, il leur faudrait vingt-quatre heures pour arriver au Récif, exposés au feu des batteries qui avaient été disposées contre Waally.
- Pêché ! c’est là ton œuvre, et voilà la vengeance !
- Homme ! le monde entier pleure sur ta naissance !
- Dana.
es colons avaient voulu amener à la rade de l’Ouest ceux
qui les poursuivaient. À l’entrée de la petite île sous laquelle les
bâtiments étaient accoutumés à mouiller l’ancre, étaient une
ou deux maisons et une batterie de deux canons de neuf livres.
Ce fut là que les équipages débarquèrent après avoir mis leurs
embarcations à l’abri dans le bassin intérieur, et ils coururent à
la batterie qu’ils trouvèrent prête à servir par suite des ordres,
qui avaient été donnés d’avance.
Là était donc probablement le point où les hostilités allaient commencer. Un canot fut envoyé à l’île la plus proche avec un