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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/70

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plaçant toutes leurs semences dans des cavités où la pluie séjournerait, et ils eurent soin de faire avec la houe les travaux nécessaires pour qu’elle ne restât ni en trop grande ni en trop petite quantité.

Il était l’heure de dîner quand Marc et Betts furent prêts à quitter le Sommet, nom qu’ils commencèrent à donner à la seule auteur qui se trouvât dans leurs domaines. Bob avait prévu la nécessité de s’abriter, et il avait jeté dans le canot une vieille voile de perroquet. À l’aide de cette voile et de quelques matériaux, il réussit à établir au fond du Cratère une sorte de tente sous laquelle Marc et lui dînèrent et firent ensuite leur sieste. Assis sur une bonnette de rechange qui avait aussi été apportée, nos amis devisèrent ensemble de ce qu’ils avaient fait, et de ce qu’ils devraient commencer par entreprendre maintenant.

Marc avait travaillé jusqu’alors sous l’influence d’une agitation fébrile, qui se conçoit aisément dans sa situation, mais qui ne nous permet pas toujours de tirer le meilleur parti de nos efforts. Devenu plus calme, il commença à voir qu’il y avait des mesures à prendre d’une urgence plus grande encore que celles qui avaient attiré d’abord son attention. C’était, avant tout, de pourvoir à la sûreté du bâtiment. Tant que le Rancocus ne serait mouillé que sur une seule ancre, on ne pouvait être complétement tranquille ; car si le vent venait à sauter, il pouvait le pousser contre la « muraille de lave », comme ils appelaient le brise-lames naturel qui bordait le bassin ; et là, quand même le navire ne se briserait pas, il courait du moins risque de recevoir de fortes avaries. La prudence demandait donc qu’indépendamment de l’ancre, on se servît d’amarres pour le retenir. Les deux amis convinrent de ce qu’ils auraient à faire dans ce but, puis à deux heures ils se remirent à l’ouvrage.

Bob pensa qu’il était plus que temps de songer à donner à manger et à boire aux porcs ; les pauvres bêtes étaient à jeun depuis longtemps ; il y aurait eu de l’inhumanité à les oublier, et il faut se montrer humain, même pour les animaux. Marc ap-