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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 4, 1839.djvu/100

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Boston qui s’engagera à laisser tirer de ses propres veines tout le sang qui sera répandu.

— Et quel est cet individu si dévoué, maître Sage ? s’écria Mac-Fuse ; serait-ce par hasard votre pléthorique personne ? — Ah ! vous voilà, Doyle ; qui me procure l’honneur de votre visite ?

Cette question subite était adressée par le capitaine des grenadiers au sergent de sa compagnie, qui dans ce moment remplissait la porte de la chambre de son énorme corpulence, et, qui dans l’attitude du respect militaire, semblait se préparer à adresser la parole à son officier.

— L’ordre est venu, capitaine, de passer la compagnie en revue une demi-heure après la retraite, et de se tenir prêt à marcher.

Les trois officiers se levèrent en même temps à cette nouvelle, et Mac-Fuse s’écria : — Une marche de nuit ! Bah ! nous allons relever quelque garnison, sans doute. Mes compagnies de la ligne commencent à peine à s’endormir, et ont besoin de repos. Gage aurait pu prendre un moment plus convenable. Vous faire mettre en marche aussitôt après un repas tel que celui que vous nous avez servi, Polwarth !

— Il doit y avoir quelque motif plus urgent pour un ordre aussi extraordinaire, interrompit Lionel ; mais chut ! j’entends battre la retraite ! N’y a-t-il point d’autres troupes que votre compagnie qui aient reçu l’ordre de se tenir prêtes ?

— Le bataillon tout entier a reçu le même ordre, Votre Honneur, ainsi que le bataillon d’infanterie légère ; j’étais chargé d’en instruire le capitaine Polwarth, si je le rencontrais.

— Tout ceci cache quelque mystère, Messieurs, dit Lionel, et c’est un avis qu’il ne faut pas négliger. Si l’un des deux corps sort de la ville ce soir, je l’accompagnerai en qualité de volontaire ; car mon devoir, dans ce moment, est d’examiner l’état du pays.

— Il est certain que nous nous mettrons en marche ce soir, Votre Honneur, ajouta le sergent avec la confiance d’un vieux soldat ; mais jusqu’où irons-nous, et sur quelle route ? c’est ce qui n’est connu que des officiers de l’état-major, quoique les camarades pensent que nous sortirons par la porte des Collèges.

— Et qui a pu leur fourrer cette aidée dans la tête ? lui demanda son capitaine.