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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 4, 1839.djvu/174

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sion, lui donna à entendre qu’il pourrait se rendre plus utile à la cause de son roi en cherchant à exercer son influence sur les riches colons auxquels sa famille était alliée, ou qui lui étaient attachés par les liens d’une longue intimité, perpétuée des pères aux enfants. Il l’invita même à réfléchir s’il ne serait pas à propos, dans quelque moment favorable, qu’il sortît des lignes occupées par l’armée anglaise, pour travailler à exécuter ce louable dessein.

Il y avait dans ces propositions un peu équivoques quelque chose de si flatteur pour l’amour-propre du jeune militaire, qu’il consentit à attendre le cours des événements, après avoir obtenu la promesse d’un commandement tel qu’il pouvait le désirer, s’il survenait de nouvelles hostilités, et il ne fallait pas être aussi bon observateur que le major Lincoln pour juger que c’était ce qui ne pouvait manquer d’arriver très-incessamment.

Gage avait déjà abandonné sa position à Charlestown, pour concentrer prudemment ses forces. Du sommet des hauteurs de la péninsule de Boston, on voyait que les colons faisaient rapidement des préparatifs qui annonçaient des hommes résolus à assiéger l’armée du roi. On voyait déjà les collines les plus élevées couronnées de fortifications en terre élevées à la hâte, et un corps nombreux de ces guerriers novices, campé devant l’entrée de l’isthme, coupait toute communication avec le pays adjacent, et occupait le petit village de Boxbury, en face des batteries anglaises, avec une audace qui aurait fait honneur à des hommes plus exercés dans l’art militaire, et plus habitués aux dangers de la guerre.

La surprise que firent naître dans l’armée ces apparences de courage et d’intelligence qu’on remarquait parmi les Américains, si méprisés jusque alors, diminua jusqu’à un certain point, quand le bruit se répandit dans le camp anglais que plusieurs habitants des provinces, qui avaient autrefois servi avec honneur dans les troupes royales, se trouvaient dans leurs rangs, et y occupaient les postes les plus importants. Lionel entendit citer entre autres les noms de Ward et de Thomas, hommes qui avaient des connaissances, des sentiments libéraux, et quelque expérience dans les armes. Le congrès de la colonie de la baie de Massachusetts leur avait donné une commission régulière comme chefs des forces de cette province, et ils organisaient plusieurs régiments, com-