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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 4, 1839.djvu/375

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— Vous nous trouvez au milieu de nos travaux, lui dit-il en souriant, quand il fut près d’elle, et vous me pardonnerez le délai que j’ai mis à me rendre près de vous. On dit que vous avez quitté la ville ce soir.

— Il y a une heure.

— Et Howe ! songe-t-il à la manière dont nous nous proposons de l’amuser ce matin ?

— Il y aurait de l’affectation dans une femme à refuser de répondre à des questions sur les vues du général anglais ; mais je me flatte que vous m’excuserez si je vous dis que dans la situation où je suis je voudrais que vous m’épargnassiez même la peine d’avoir à faire l’aveu de mon ignorance.

— Je reconnais mon tort, répondit l’officier sans hésiter. Après quelques instants de réflexion il ajouta : — Cette nuit n’est pas une nuit ordinaire, jeune dame, et il est de mon devoir de vous faire conduire devant le général qui commande cette aile de l’armée. Il est possible qu’il juge à propos de faire part de votre détention au commandant en chef.

— C’est lui que je cherche, Monsieur ; c’est à lui que je désire parler.

Il la salua, donna ses ordres à un officier subalterne, se retira et fut bientôt perdu dans la foule de ceux qui travaillaient sur le sommet de cette hauteur. Le nouveau conducteur de Cécile lui dit qu’il était prêt à partir. Elle jeta un dernier coup d’œil sur la calme splendeur de la baie, sur les toits tranquilles de Boston, sur les hommes qu’elle entrevoyait sur une éminence voisine et qui étaient occupés des mêmes travaux que ceux qui couvraient celle sur laquelle elle se trouvait ; et serrant sa mante autour d’elle, elle descendit de la colline avec le pas léger de la jeunesse.