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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 4, 1839.djvu/9

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PRÉFACE DES LÉGENDES DES TREIZE RÉPUBLIQUES[1]




La manière dont les événements particuliers, les caractères et les descriptions qu’on trouvera dans ces légendes sont venus à la connaissance de l’auteur, restera probablement toujours un secret entre lui et son libraire. Il croit inutile d’assurer que les principaux faits qui y sont contenus sont vrais ; car s’ils ne portaient pas en eux-mêmes des preuves certaines de leur vérité, il sent que toutes les assurances qu’il pourrait donner n’y feraient pas ajouter foi.

Mais quoiqu’il n’ait pas dessein de fournir des témoignages positifs à l’appui de son ouvrage, l’auteur n’hésitera pas à donner toutes les preuves négatives qui sont en son pouvoir.

Il déclare donc solennellement, d’abord, qu’aucun inconnu de l’un ou de l’autre sexe n’est jamais mort dans son voisinage laissant des papiers dont il se serait emparé légitimement ou non. Aucun étranger à physionomie sombre, à caractère taciturne, et se faisant une vertu du silence, ne lui a jamais remis une seule page d’un manuscrit illisible. Aucun hôte ne lui a fourni des matériaux pour en faire une histoire, afin que le profit en résultant puisse acquitter les loyers arriérés d’un locataire mort chez lui de consomption, et ayant fait sa sortie du monde avec assez peu de cérémonie pour oublier le dernier item de son compte, c’est-à-dire les frais de ses funérailles.

  1. Dans la première édition Lionel Lincoln était annoncé comme la première des Légendes des treize républiques. L’auteur n’a pas donné suite à ce plan ; néanmoins, et bien que cette préface ainsi que celle qui suit, et qui est particulière à Lionel Lincoln, aient été supprimées par l’auteur dans la dernière édition, nous avons cru devoir les conserver ici. M. Fenimore Cooper, s’étant lié d’amitié avec Walter Scott depuis la publication de Lionel Lincoln, aura cru ne pas devoir reproduire cette préface, qui aurait pu paraître renfermer une critique des préfaces des romans de l’auteur de Waverley. (Note de l’éditeur.)