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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 6, 1839.djvu/222

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— Un homme instruit peut répondre à tout, répliqua Richard. Il n’y a que les arbres morts qui tombent de cette manière ; n’approchez que de ceux qui sont bien vifs, et vous n’aurez rien à craindre.

— Ce serait nous bannir entièrement des forêts, dit Marmaduke ; heureusement le vent prend soin de les débarrasser de ces hôtes importuns, et il est assez rare qu’on voie un arbre déraciné tomber ainsi de lui-même.

Ils doublèrent le pas en ce moment, car la neige commençait à tomber avec force, et ils en étaient couverts quand ils arrivèrent chez M. Temple. Edwards aida miss Temple à descendre de cheval, et Louise, lui serrant la main avec la ferveur de la reconnaissance, lui dit à demi-voix : — Maintenant, monsieur Edwards, le père et la fille vous doivent tous deux la vie.

L’orage dura tout le reste de la journée, et avant le coucher du soleil toutes les annonces du printemps étaient évanouies, et tout offrait aux yeux une surface uniforme et brillante de neige.


CHAPITRE XXII.


Hommes, jeunes garçons et jeunes filles désertent le village, et des troupes joyeuses se répandent dans la plaine, poussées par ce doux transport.
Somerville.



Depuis cette époque jusqu’à la fin d’avril, le temps ne fut qu’une suite non interrompue de changements rapides. Un jour, la douceur du printemps semblait se glisser dans la vallée, et, de concert avec les rayons bienfaisants du soleil, éveiller la nature engourdie ; le lendemain un ouragan arrivant du nord, et traversant le lac, arrêtait ou détruisait les progrès de la végétation. La neige avait pourtant enfin disparu, et la belle verdure des champs qui avaient été ensemencés en grains faisait concevoir l’espérance d’une riche moisson. Le lac avait perdu la beauté caractéristique d’un champ de glace, et cependant il ne laissait pas encore apercevoir ses eaux, car le défaut de courant faisait