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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 7, 1839.djvu/309

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fut alors que le Trappeur apprit pour la première fois, aux acclamations réitérées et aux cris prolongés de triomphe qui sortirent à la fois de toutes les bouches, ainsi que par le nom terrible qui retentit dans les airs, que son jeune ami n’était autre que ce guerrier redoutable et jusque alors invincible, le célèbre Cœur-Dur.


CHAPITRE XXV.


Comment ! le vieux Pistol est encore votre ami ?
Shakspeare



Nous sommes obligés de baisser le rideau sur cette partie de notre drame pour passer à une autre scène. Il s’est écoulé dans l’entr’acte plusieurs jours pendant lesquels il s’est opéré des changements très-importants dans la situation des personnages. L’heure est midi, et le lieu de la scène une vaste colline s’élevant au-dessus de la vallée fertile qui s’étendait le long des bords de l’une des innombrables rivières de cette contrée. Cette rivière prenait, sa source près de la base des Montagnes Rocheuses, et, après avoir arrosé une grande plaine, elle mêlait ses eaux à celles d’un courant encore plus considérable, et finissait par aller se perdre dans le Missouri.

Le paysage n’était plus le même : quoique la main qui avait imprimé si profondément le caractère du désert sur le pays environnant en eut laissé aussi quelque empreinte sur cette colline, cependant la végétation y semblait plus active que dans les autres parties de la Prairie. Les bouquets d’arbres y étaient répartis en plus grande abondance, et un rideau de forêts couvrait l’horizon du côte du nord ; on apercevait çà et là des traces d’une culture imparfaite de ceux des végétaux du pays qui étaient les plus hâtifs, et qui venaient le plus aisément sur un terrain bas et humide.

Sur le bord de la colline s’élevaient les cent habitations d’une horde de Sioux errants. Aucun ordre ne semblait avoir présidé à la disposition de ces légères demeures ; le voisinage de la rivière, voilà tout ce qu’on avait cherché, et encore n’avait-on pas toujours fait attention à cette considération importante. La plupart des tentes bordaient la vallée, mais quelques-unes cependant