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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 7, 1839.djvu/433

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blable dans ses idées. Le cercle de ses connaissances s’agrandit ; il prit de l’importance à ses propres yeux, et il s’éleva de degré en degré, jusqu’à ce que sa femme eût la douce assurance que ses enfants ne retomberaient jamais dans cet état à demi barbare d’où leur père avait eu tant de peine à sortir.

Paul est à présent membre de la chambre basse de l’État dans lequel il réside depuis longtemps ; et il est même connu pour faire des discours qui ont le privilège de mettre ce corps délibérant en gaieté, et qui, étant basés sur une connaissance positive de l’état du pays, ont un mérite qui manque souvent à beaucoup de théories plus subtiles et plus raffinées, que dans des assemblées semblables on entend tous les jours sortir de la bouche de certains politiques qui passent pour profonds. Mais ces heureux résultats ne se firent vraiment sentir qu’au bout d’un certain temps, et grâce à la constance assidue que Paul mit toujours à s’instruire de ses devoirs.

Middleton, distingué par les avantages d’une éducation supérieure, est placé dans une branche beaucoup plus élevée de l’autorité législative. C’est de lui que nous tenons la plupart des détails de cette légende. Après nous avoir raconté le bonheur dont il jouissait ainsi que Paul, il nous a fait en peu de mots la relation d’un voyage qu’il entreprit quelque temps après dans la Prairie. Comme cette relation se rapporte aux événements dont nous avons été l’historien fidèle, nous croyons devoir, en finissant, la mettre sous les yeux de nos lecteurs.

Au commencement de l’automne et l’année suivante, le jeune capitaine, car il était toujours au service, se trouva sur les bords du Missouri, à peu de distance des villages des Pawnies. N’ayant aucun devoir à remplir qui exigeât immédiatement son retour, et cédant aux instances pressantes de Paul qui l’accompagnait, il se détermina à traverser la plaine pour aller rendre visite à Cœur-Dur, et s’informer de ce qu’était devenu son ami le Trappeur. Comme il avait une escorte proportionnée à son rang et aux fonctions qu’il remplissait, le voyage ne fut interrompu par aucune de ces alarmes et de ces dangers qui avaient accompagné sa marche la première fois qu’il avait traversé ces régions incultes, quoiqu’il eût encore à souffrir les privations et à surmonter les obstacles qui sont les accompagnements obligés d’une marche à travers un désert.

Arrivé à une distance convenable, Middleton dépêcha un cou-