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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 9, 1839.djvu/249

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teté, de peur que nos villes n’encourent le mécontentement du ciel, comme cela est arrivé aux habitants des cités du pays de Canaan. En troisième lieu, il a résolu de prêter notre faible secours aux décrets de la Providence en appelant aux armes le contingent des troupes disciplinées de chaque canton. Enfin il a le dessein de déjouer les projets de vengeance de nos ennemis en mettant leurs têtes à prix.

— J’approuve complètement les trois premières dispositions ; ce sont des mesures connues, légitimes, et convenables à des chrétiens ; mais la quatrième me paraît ne devoir être adoptée qu’avec beaucoup de prudence et après bien des réflexions.

— Ne crains rien, notre gouvernement n’a pas perdu de vue les principes de l’économie et de la discrétion, et il a réfléchi gravement sur ce sujet important. Il n’a pas dessein d’offrir plus de la moitié de la récompense qui a été proposée par notre sœur aînée de la Baie, et il n’a pas même encore tout à fait décidé la question de savoir s’il est nécessaire d’en accorder une pour les individus au-dessous d’un certain âge. Et maintenant, respectable capitaine Heathcote, j’entrerai dans les détails des troupes qu’on s’attend à voir sous tes ordres pendant la campagne prochaine.

Comme on verra par la suite de cette histoire le résultat de cette conversation, il est inutile de le rapporter plus au long. Nous laisserons donc le messager et Content continuer leur conférence, et nous retournerons auprès d’autres personnages qui doivent aussi nous occuper.

Après avoir été interrompue, comme nous l’avons déjà dit, par l’arrivée d’un étranger, Foi avait imaginé un nouvel expédient pour rendre l’usage de la mémoire à son frère. Accompagnée de quelques domestiques de la famille, elle le conduisit sur le haut de l’éminence devenue un verger couvert de jeunes et beaux pommiers, et le plaçant au pied du fort ruiné, elle avait essayé d’éveiller en lui une suite de souvenirs qui, en lui faisant une plus forte impression, amèneraient peut-être une découverte objet de tant d’intérêt et d’inquiétude.

Cette épreuve ne produisit pas un heureux résultat. Cet endroit et même toute la vallée avaient subi un si grand changement, qu’un homme doué de plus d’intelligence aurait pu hésiter à croire qu’il voyait les mêmes lieux que nous avons décrits au commencement de notre histoire. Ce changement rapide qu’é-