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Page:Coote - Mémoires de Miss Coote, 1911.djvu/145

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après la séance décrite dans ma dernière lettre, Lucrétia vint me voir, très affairée, pour m’annoncer que Maria Aubrey, la sœur de son amant désirait se joindre à nous ; elle me demanda de fixer le jour de son admission.

Comme la postulante n’était pas de mince importance, qu’elle appartenait à une très aristocratique famille, je ne fis pas d’objections ; j’exprimai ma satisfaction de cette recrue pour notre confrérie, et fixai huitaine le jour de son admission.

Quand je fis part de la chose à Lady Clara, lui demandant si elle connaissait la jeune personne, elle me répondit que non, car celle-ci avait été pendant plusieurs années dans une pension en Allemagne et venait seulement de rentrer dans sa famille.

Je ne vis pas Lucrétia jusqu’au jour fixé ; elle arriva exactement à sept heures avec sa protégée ; celle-ci était un peu plus grande qu’elle, assez mince ; elle avait de beaux yeux bleus ; pour la circonstance, elle était habillée tout de blanc. C’était, dans l’ensemble, une jolie fille, à l’aspect tranquille, si ce n’est l’expression singulièrement mobile de ses yeux qui regardaient partout et semblaient s’intéresser à tout.

Nous étions toutes présentes. J’occupais, comme d’habitude, mon siège de présidente, entourée des autres dames. Lady Lucrétia, présentant aussitôt la novice, la prit par la