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Page:Coote - Mémoires de Miss Coote, 1911.djvu/96

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gré votre air innocent ? leur dis-je, pourquoi donc vos enfants vont-ils tous les matins cueillir des paniers de fruits dans le jardin ?

White rougit très fort et répondit d’un air embarrassé : « Elles en apportent quelques-uns pour notre dessert, miss.

— Allons, vous ne faites qu’aggraver le vol par le mensonge ; est-ce avec vos gages que votre femme se paye tous les colifichets qu’elle achète ? ripostai-je d’un ton sévère.

— Oh ! Sally ! fit-il à sa femme, réponds, je ne comprends pas ce que Mademoiselle veut dire.

Rouge de honte, Mme White fondit en larmes : « Oh ! fit-elle, c’est ma faute ! William n’a jamais su que je vendais vos fruits, et les pauvres petites sont innocentes. Ah ! je vous en prie, pardonnez-moi, Miss Coote !

— Vous me croyez donc bien naïve ? répondis-je durement, votre mari n’ignore rien de vos agissements, et quant à vos fillettes, vous les dressez au vol.

À ces mots, White, sa femme et les deux petites tombèrent à genoux, me suppliant de leur pardonner et m’affirmant qu’ils n’avaient rien vendu.

— Allons donc ! répartis-je, vous valez encore moins que je ne le pensais, car je sais, moi, qu’il y a déjà longtemps que dure ce manège. Et maintenant, choisissez : ou que je vous punisse sévèrement, moi-même, ou