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Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t4, 1909.djvu/127

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Et nul ne fait entre eux la moindre différence,
N’est-ce pas, ô poète ? Et si, pour notre France,
Revenaient des jours périlleux,
Nous partagerions tous sa gloire ou sa misère,
Et Jean Chouan donnerait les grains de son rosaire
Pour charger le fusil des Bleus.

Quand Paris assiégé poussait de sombres râles,
Ils étaient avec nous, les Bretons aux yeux pâles,
Aux longs cheveux couleur d’épis ;
Et ces braves enfants ― on s’en souvient encore ―
Portaient, en défendant le drapeau tricolore,
Les hermines sur leurs képis.

Donc, Bretons et Français, honorons le poète,
Et, de plus, gardons tous de cette noble fête
Un salutaire enseignement.
Il fut errant, malade et misérable presque,
Celui que vous voyez dans ce lieu pittoresque
Se dresser sur ce monument.

Mais qu’importe la vie et son dur esclavage,
Barde, si le laurier mêlé d’ajonc sauvage
Orna ton cercueil de sapin,