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Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t4, 1909.djvu/18

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… Cependant, quelque chose est juste au fond des plaintes
Et des yeux menaçants du pâle faubourien.
Riches, songez au peuple : il fait tout et n’a rien ;
— Oui, tout, pour vos besoins, votre luxe et vos vices ! ―
O privilégiés, faites des sacrifices ;
Il en est temps, grand temps ! Mettez, puissants du jour,
Dans vos lois un peu plus de douceur et d’amour.
Rendez aux malheureux la haine moins facile.
Prenez-y garde ! Il est trop de gens sans asile ;
Il est trop, beaucoup trop, de filles de seize ans
Qui rôdent, en frôlant du coude les passants ;
Trop d’enfants vagabonds, l’œil terne et le teint jaune ;
Trop de vieux artisans condamnés à l’aumône,
Après trente ans et plus d’enclume ou d’établi.
Sybarite, ton lit de roses fait un pli,
Et tu geins. Que d’errants sans un toit pour y vivre !
Comme c’est cher, le pain à quatre sous la livre !
Réponds, gourmand, toi qui t’es plaint qu’on ne pouvait
Trouver, l’autre décembre, un melon chez Chevet !
Vraiment, je vous le dis, jouisseurs, prenez garde !
L’édifice des lois caduques se lézarde.
Héritier d’un parent plus ou moins éloigné,
Dis-moi, ce sac plein d’or, tu ne l’as pas gagné :
Si nous parlions un peu des droits du légataire ?…