Aller au contenu

Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t4, 1909.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Vois ce lâche au cœur plein de rage,
Ce difforme au front attristé…
Tient-on boutique de courage ?
Est-il un marchand de beauté ?

Pour tout l’or de Californie
Nul n’acquiert le laurier fatal,
Planant sur l’homme de génie
Qui meurt, obscur, à l’hôpital ;

Et les sacs d’écus qu’on entasse
Ne sauraient payer les vingt ans
Du joyeux vagabond qui passe,
Une fleurette entre les dents !

Malgré vos duretés, ô riches,
Je me sens pour vous indulgent,
Quand je songe aux bonheurs postiches
Qu’on vous donne pour votre argent.

On étouffe au théâtre, on crève.
La Patti va donner le sol…
Dans le bois où la lune rêve,
J’écoute un divin rossignol.