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Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t4, 1909.djvu/77

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« O dégoût de la chair repue,
Lendemains pleins de désespoir !
Tout fait horreur ! La rose pure,
Et le soleil lui-même est noir !

« Et jusqu’où va donc la démence
De ces machinales amours,
Que, malgré tout, on recommence,
On recommence encor, toujours ?

« Respirant une odeur de peste
Dans chaque bouquet frais cueilli,
Misérable autant que funeste,
Tel j’ai vécu, tel j’ai vieilli.
 
« Vous voyez ma plaie, elle saigne
A mon flanc de supplicié ;
Et vous voulez que je vous plaigne,
Quand j’ai droit à votre pitié.

« Ah ! trêve de reproches, trêve !
Car autrefois vous m’avez dû,
O mes amantes, un tel rêve
Qu’on meurt après l’avoir perdu.