Page:Coppée - Œuvres complètes, Prose, t1, 1892.djvu/48

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sieur Gabriel, mais Eugénie est mariée... et vertueuse. .. Il faudra oublier cela.

— Mais, madame, je vous assure...

— Bien ! bien !... Comme si je ne m’étais aperçue de rien l’autre fois... Comme si vous ne la regardiez pas tout le temps, pendant que nous remontions le boulevard Magenta ! Mais c’est comme je vous dis... Sage comme une image... Et, franchement, il faut du mérite. Encore un joli cadet que ce Clément... Ça ne m’étonne pas, du reste... Il a été camarade avec mon mari.

— Elle est malheureuse ? dit Gabriel d’une voix triste.

— Comme les pierres ! Pauvre petite femme ! Ça vous a été élevé à la campagne, chez ses parents, des fermiers riches... et choyée... et dorlotée ! Et puis est arrivé ce grand gaillard, qui était du pays et qui venait de s’établir maître charpentier à Paris, sur le boulevard d’Italie. . . vous connaissez ?. . . Il l’a épousée, avec une jolie petite dot, ma foi ! et ils sont ici depuis dix-huit mois. Ah ! ça n’a pas traîné. Tout est déjà mangé ou à peu près, et je crois bien qu’il est dans de mauvaises affaires. Avec ça que le bâtiment ne va pas. . . Et encore s’il était gentil pour sa femme... Mais non, un gros matériel, ce Clé-