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Page:Corbière - Le Négrier.djvu/259

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frappais de toutes mes forces les flancs de mon cheval essoufflé. Vers quatre à cinq heures du soir, le pavé de Roscoff étincelait sous les fers usés de nos montures. Mon compagnon de route, pour rendre notre entrée dans la ville plus solennelle, criait à tue-tête aux passans : place donc, tas de parias, que je passe ! En apercevant le café de l’Anglais sauté, le cœur faillit me manquer ! Ivon y était rendu le premier : Rosalie ne fit qu’un saut de son comptoir dans mes bras, et, porté à moitié par elle, je me trouvai entraîné dans la salle, où une vingtaine d’officiers de corsaire paraissaient tout étonnés de l’empressement avec lequel la maîtresse du