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Page:Corbière - Le Négrier.djvu/271

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jour : Tiens, Léonard, me voilà riche, et c’est à toi que je dois mon bonheur. Maintenant, viens avec ton amie, partager une félicité que je ne puis trouver qu’avec toi. Je ne veux pas d’autre ami, d’autre amant, que celui qui a su le mieux m’aimer et me plaire. »

Je ne savais plus que reprocher à Rosalie, lorsqu’elle me parlait ainsi. Le soir, assis auprès d’elle à son comptoir, en face de tous les corsaires qui buvaient et chantaient bruyamment, sans faire attention à nous, je m’endormais quelquefois, mes mains dans les siennes et la tête appuyée sur ses blanches et belles épaules. Cétait un enfant heureux, jouant avec