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Page:Corbière - Le Négrier.djvu/288

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pour la première sortie. Alors, tu deviendras mon second : t’es pas bien marin encore, mais c’est égal ; je te prends sous ma coupe ; et va d’l’avant.

Je sentais bien, comme Ivon, qu’il fallait songer à quitter Roscoff. Je le désirais surtout pour mon excellent ami, qui, trop disposé à prodiguer ce qu’il avait reçu de ses parts de prise, dépensait son argent, à courir de Morlaix à Roscoff, dans une mauvaise calèche, où quelques autres matelots, comme lui, filaient le loch sur la route, comme ils auraient fait à bord d’un navire. Ivon s’était aussi amouraché d’une grosse servante basse-bretonne, qu’il avait retirée de sa cuisine, pour la caricaturer en grande dame, et lui