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Page:Corbière - Le Négrier.djvu/347

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son), les geôliers avec leurs clefs énormes, les soldats avec leurs longues bayonnettes, faisaient rentrer comme un vil troupeau, ces groupes d’hommes qui demandaient à jouir encore d’un air moins impur que celui qu’ils allaient humer avec la mort, dans les étables où on les parquait pour la nuit.

La captivité est sans doute un supplice horrible pour ceux qui n’ont commis d’autre crime que celui d’avoir succombé en combattant loyalement ; mais il était encore, dans les prisons d’Angleterre, un mal plus horrible à endurer que celui d’une réclusion sans espoir ; c’était le spectacle de la dépravation, que les privations de toute espèce engendraient au