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Page:Corbière - Le Négrier.djvu/579

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voulu combler les désirs que nous formions. Ils avaient vu le navire anglais changer de route, et cette manœuvre leur avait donné quelques soupçons. Mais il n’était plus temps pour eux de nous appuyer la chasse : déjà nous touchions l’anse de Deshayes, abri fort commode pour les petits corsaires qui voulaient, seuls ou avec leurs prises, trouver un refuge assuré contre l’ennemi.

J’étais resté à bord de la prise, ainsi que mes autres camarades, avec mes cotillons de femme. Assis sur le rebord du couronnement, je faisais tranquillement la conversation avec Doublon, qui gouvernait le Requin à dix brasses dans nos eaux, en s’abritant sous la hanche de tribord de notre énorme prise, comme