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Page:Corbière - Le Négrier.djvu/676

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Regarde-moi, regarde-moi bien encore. C’est moi, c’est ta Rosalie !

Sa main était dans la mienne ; je la touchais, je la pressais de mes doigts agités. Sa tête, penchée sur ma figure, m’inondait de larmes.

— Ah ! s’il est vrai que le délire ne m’abuse pas, dis-moi, apprends-moi comment il se fait que je te voie ici ? Parle, parle ; j’ai besoin de t’entendre encore. Où suis-je ? est-ce bien toi, toi, Rosalie ?

— Léonard, je te dirai tout… Mais, au nom du ciel, ne parle pas ; qu’il te suffise de me savoir près de toi, près de toi pour toujours, pour la vie.

— Pour la vie… près de moi !… mais si c’était un songe !.. J’en mourrais. Rosalie, ne m’abuse pas. Et alors sa bouche