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Page:Corbière - Le Négrier.djvu/686

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m’as sacrifié des amans plus dignes de toi. Pourquoi cela ? Je t’avoue que j’ai beau chercher à me relever à mes propres jeux, je ne vois rien en moi qui puisse me faire concevoir le sentiment, qu’avec toutes tes qualités et ton esprit, tu as conçu pour un homme de ma façon.

— Non, tu as raison, et je ne veux pas te flatter. Pour les autres femmes, tu n’es pas sans doute ce qu’on peut appeler un homme aimable. Mais je ne sais ce que je trouve en toi, qui me captive plus que ne pourrait le faire l’amabilité des hommes les plus distingués… Il me semble, dans tes manières franches et décidées, dans ta physionomie ouverte et guerrière, et jusque dans ta mise négligée et pourtant gracieuse, trouver quelque chose de romanesque