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Page:Corbière - Le Négrier.djvu/765

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à ses bourreaux, pour supporter une ablution aussi dégoûtante et aussi grotesque que celle dont je fus inondé[1]. La cérémonie cependant s’acheva, à la grande satisfaction des barbares du pays.

Mon équipage ne me vit pas sans peine me démunir d’une partie de l’artillerie du navire, pour racheter ma belle négresse. Mais l’empire que j’exerçais à bord était absolu. J’ordonnai et l’on obéit : les deux caronades passèrent de la Rosalie dans la case du prince Boulou.

Fraïda ne tarda pas à me dédommager des sacrifices que j’avais faits pour la sauver. En arrivant à bord, elle me fit comprendre avec beaucoup d’intelli-

  1. Historique.