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Page:Corbière - Le Négrier.djvu/78

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un peu largue, pensaient que ce ne pouvait être qu’un grand trois-mâts marchand, ou peut-être bien un navire de la Compagnie des Indes. Lorsqu’on court les chances périlleuses de la fortune sur mer, on tourne presque toujours les circonstances les plus douteuses, dans le sens des conjectures les plus favorables aux désirs que l’on forme.

Le second du corsaire était d’une joie folle ; il insistait, plus que tous les autres, pour qu’on approchât le navire, et pour qu’on lui tâtât un peu les côtes : c’était son expression. Arnaudault prit la parole, de manière à être entendu de tout le monde :

« Il me semble qu’il ne s’agit pas ici