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Page:Corbière - Le Négrier.djvu/801

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pour n’être plus aperçus dans l’obscurité, deux robustes noirs s’emparent de moi, et me portent, accablé des efforts que j’ai faits jusque-là, dans une pirogue, où s’embarque aussi ma libératrice. Au moment de quitter le rivage, j’entends des aboiemens : ce sont mes deux chiens, qui ne me retrouvant plus dans la maison où j’étais détenu, sont parvenus à découvrir la pirogue. Ils s’embarquent aussi avec nous, ces deux fidèles compagnons de mes infortunes ; et bientôt nous nous dirigeons sur la Martinique, dans notre frêle embarcation, conduite par les deux nègres, compatriotes de ma Fraïda.

Rosalie me revit encore mourant. Elle crut, en me pressant sur son cœur, qu’il était dans sa destinée de me ren-