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Page:Corbière - Le Négrier.djvu/871

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— Oui, oui, à l’abordage, à l’abordage, capitaine !

Raphaël reparaissait avoir fait aucune disposition de combat, quoiqu’il eût un équipage aussi fort que le mien. À l’instant où je me disposais à lui lancer toute ma bordée, en le prenant en hanche, je le vois monter sur son couronnement, et me faire signe d’attendre un instant. Puis il me crie au porte-voix :

« Léonard, seul je suis coupable, j’ai tout fait malgré mes hommes. Tu as plus d’artillerie que moi, mais j’ai autant de matelots que toi, et nous sommes disposés à nous défendre.

— Eh bien, défends-toi, misérable brigand !

— Écoute-moi encore un seul instant avant de m’aborder. On te dit brave,