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Page:Corbière - Le Négrier.djvu/877

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nant, malheureux, à te battre, comme le premier tu me l’as proposé ?

Pour toute réponse, Raphaël reprend sa place sur le bastingage de tribord. J’attends son feu à mon poste. Il élève son pistolet, il m’ajuste : la balle part et me traverse les chairs du bras gauche, du bras avec lequel je me tenais à un calehauban.

La joie de Raphaël, qui croit m’avoir atteint grièvement, s’épanouit sur son atroce figure. Il veut descendre. Non, chien ; reste, lui dis-je avec fureur, tu dois essuyer mon feu !

En prononçant ces mots je tends mon arme vers lui : la détente part, le coup frappe, et mon adversaire se raidit sur ses jarrets en lâchant un cri, et il tombe