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Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/34

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lingère à Paris, il jeta feu et flamme et le menaça de le maudire s’il ne renonçait pas à cette extravagance.

Il fit davantage. Il tenta d’agir directement sur les deux femmes. Le 1er février 1743, il écrivit à Mme Champion une lettre récemment retrouvée, où il se plaint que son fils ait brusquement passé des sollicitations aux menaces et des menaces aux effets, où il déclare qu’il le déshéritera s’il persiste dans ce projet de mariage. Puis, dans cette même lettre, il essaye d’un autre moyen d’intimidation : « J’ai cru devoir prendre des précautions contre un emportement si funeste pour votre fille. Si mademoiselle votre fille est aussi bien née et l’aime autant qu’il croit, elle l’exhortera à renoncer à sa main ; ce n’est qu’à ce prix qu’il recouvrera sa liberté ; car, à l’aide de mes amis qui ont été indignés de sa hardiesse, je l’ai fait mettre en lieu sûr et nous avons, je crois, plus de pouvoir qu’il n’en faut pour l’y conserver jusqu’à ce qu’il ait changé de sentiment. »

Didier Diderot n’exagérait-il pas un peu ? Était-il passé lui-même des menaces aux effets ? Peut-être quelque frère Ange lui promettait-il tout simplement d’attirer bientôt Denis dans un couvent ? Peut-