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Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/40

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ces routes de montagnes qui bordent un torrent tumultueux et qui, parfois, passent en tunnel. Par moments, on avance dans la nuit. Mais on ne cesse pas pour cela d’entendre le tumulte du torrent.

D’ailleurs, Mme de Vandeul n’était pas née lors du premier voyage à Langres, ni lors de la rencontre avec Mme de Puisieux. Elle n’a pu connaître ces deux événements que par les confidences de ses parents. Peut-être a-t-elle obéi à leur suggestion ou même au simple instinct filial, en situant la première infidélité du mari dans la première absence de la femme. Du même coup, elle atténuait la faute de son père et elle ménageait l’amour-propre de sa mère.

Renonçons donc à savoir si ces deux événements coïncident et retenons seulement l’essentiel de l’un et de l’autre. L’histoire du premier voyage à Langres a ceci d’aimable qu’elle nous montre un Didier Diderot dont la rigueur fléchit, dont l’humeur s’humanise.

Il a reçu de ses amis parisiens les plus fâcheux rapports sur son fils. Comme le mariage de Denis est resté secret, les apparences lui sont contraires et