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Page:Cordier - Charles de Lovenjoul, 1907.djvu/12

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CHARLES DE LOVENJOUL


Le grand seigneur flamand qui vient de mourir, puissamment riche, apparenté aux plus nobles familles de Belgique, aurait pu occuper dans son pays de hautes fonctions administratives ou le représenter dignement à l’étranger dans quelque poste diplomatique élevé, il aurait pu dissiper royalement ses revenus sur les champs de courses ou dans les nombreux sports auxquels il est de bon ton de s’adonner aujourd’hui pour perdre son temps et gaspiller son argent ; il préféra être simplement un homme de lettres français, un homme de lettres d’une espèce particulière toutefois : il consacra son temps, sa fortune, son enthousiasme à élever aux écrivains illustres qui font la gloire de notre littérature au XIXe siècle un monument plus durable que le bronze ou le marbre ; réunissant, inlassable et sagace, les œuvres éparses, il reconstitua dans leur splendide ensemble les résultats du labeur prodigieux d’un des plus grands siècles de notre histoire littéraire, et voulant assurer la