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LE MENTEUR.
COMÉDIE.

ACTE I[1].


Scène première.

DORANTE, CLITON.
DORANTE.

À la fin j’ai quitté la robe pour l’épée :
L’attente où j’ai vécu n’a point été trompée ;
Mon père a consenti que je suive mon choix,
Et j’ai fait banqueroute à ce fatras de lois[2].
5Mais puisque nous voici dedans les Tuileries,
Le pays du beau monde et des galanteries,

  1. Voltaire, dans son édition du Théâtre de Corneille, a suivi pour le Menteur, comme il nous l’apprend lui-même dans la Préface qu’il a placée en tête de cette comédie, le texte antérieur à 1660, et n’a pas adopté, comme pour les autres pièces, les changements faits depuis par Corneille. — Ce qui paraît assez étrange, c’est que quelquefois ses notes se rapportent au texte de 1660-1682. Ainsi au sujet des vers 41 et 42, qu’il donne ainsi :

    Aussi que vous cherchiez de ces sages coquettes
    Qui bornent au babil leurs faveurs plus secrètes,
    Sans qu’il vous soit permis de jouer que des yeux,

    il fait au bas de la page les remarques suivantes, qui sont relatives à une leçon toute différente, à celle que nous avons donnée d’après l’impression de 1682 (voyez p. 143) : « Cela n’est pas français. On dit bien : la maison où j’ai été, mais non : la coquette où j’ai été. — Faire l’amour d’yeux et de babil ne peut se dire. »

  2. Var. Et je fais banqueroute à ce fatras de lois. (1644-68)