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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/227

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CLITON.

Il ne l’aima jamais.Pour certain ?Pour certain.

SABINE.

Qu’il ne craigne donc plus de soupirer en vain :
1345Aussitôt que Lucrèce a pu le reconnoître,
Elle a voulu qu’exprès je me sois fait paroître,
Pour voir si par hasard il ne me diroit rien ;
Et s’il l’aime en effet, tout le reste ira bien.
Va-t-en ; et sans te mettre en peine de m’instruire,
1350Crois que je lui dirai tout ce qu’il lui faut dire.

CLITON.

Adieu : de ton côté si tu fais ton devoir,
Tu dois croire du mien que je ferai pleuvoir.


Scène VIII.

LUCRÈCE, SABINE[1].
SABINE.

Que je vais bientôt voir une fille contente !
Mais la voici déjà ; qu’elle est impatiente !
1355Comme elle a les yeux fins, elle a vu le poulet[2].

LUCRÈCE.

Eh bien ! que t’ont conté le maître et le valet ?

SABINE.

Le maître et le valet m’ont dit la même chose.
Le maître est tout à vous, et voici de sa prose.

LUCRÈCE, après avoir lu.

Dorante avec chaleur fait le passionné ;
1360Mais le fourbe qu’il est nous en a trop donné,
Et je ne suis pas fille à croire ses paroles.

  1. Var. SABINE, LUCRÈCE. (1644-63)
  2. Var. Elle meurt de savoir que chante le poulet. (1644-56)