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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/291

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NOTICE.


Nous avons peu de chose à dire de la Suite du Menteur. La comparaison entre cet ouvrage et la comédie de Lope de Vega intitulée Amar sin saber á quien, « Aimer sans savoir qui, » sera faite avec toute la compétence désirable dans l’Appendice que nous devons à l’inépuisable obligeance de M. Viguier (voyez p. 391-395) ; et quant à l’histoire de la représentation, nous l’avons presque racontée d’avance en parlant du Menteur lui-même. La scène iii du premier acte, citée par nous dans la Notice précédente, prouve que les personnages de Dorante et de Cléon furent remplis par les acteurs qui les avaient déjà représentés dans le premier ouvrage, et donne sur ces deux comédiens de curieux détails, auxquels nous nous contentons de renvoyer[1].

Cette pièce fut jouée vers la fin de 1643, et il est permis de conjecturer qu’elle fut lue par Corneille au chancelier Seguier, au commencement d’août de la même année. Voici sur quoi se fonde cette opinion. On lit à la suite d’un passage de la Bibliothèque françoise de Gouget[2] où il vient d’être question de la correspondance manuscrite de Chapelain : « Ces lettres… de même que quelques autres, montrent aussi que Corneille fréquentoit souvent M. le chancelier Seguier et l’hôtel de Rambouillet, et qu’il lisoit ses pièces dramatiques avant de les livrer au théâtre. » L’indication marginale qui accompagne ce passage porte : « Lettres du 16 août 1643 et du 8 novembre 1652. » De ces deux dates la première ne peut se rapporter qu’à la

  1. Voyez la Notice du Menteur, p. 122 et suivantes.
  2. Tome XVII, p. 163.