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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/316

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LYSE.

235Il est riche, ton maître.Assez.Et gentilhomme ?

CLITON.

Il le dit.

LYSE.

Il le dit.Il demeure ?

CLITON.

Il le dit.Il demeure ?À Paris.

LYSE.

Il le dit.Il demeure ?À Paris.Et se nomme ?

DORANTE, fouillant dans la bourse.

Porte-lui cette lettre, et reçois…

CLITON, lui retenant le bras.

Porte-lui cette lettre, et reçois…Sans compter ?

DORANTE.

Cette part de l’argent que tu viens d’apporter.

CLITON.

Elle n’en prendra pas, Monsieur, je vous proteste.

LYSE.

240Celle qui vous l’envoie en a pour moi de reste.

CLITON.

Je vous le disois bien, elle a le cœur trop bon.

LYSE.

Lui pourrai-je, Monsieur, apprendre votre nom ?

DORANTE.

Il est dans mon billet. Mais prends, je t’en conjure.

CLITON.

Vous faut-il dire encore que c’est lui faire injure ?

LYSE.

245Vous perdez temps, Monsieur, je sais trop mon devoir.
Adieu : dans peu de temps je viendrai vous revoir[1],
Et porte tant de joie à celle qui vous aime,
Qu’elle rapportera la réponse elle-même.

  1. Var. Adieu : je serai peu sans vous venir revoir. (1645-56)