Et pour vous souhaiter tous les malheurs ensemble,
Puisse naître de vous un fils qui me ressemble[1] !
Ah ! vivez, pour changer cette haine en amour !
Je maudirois les dieux s’ils me rendoient le jour.
Qu’on m’emporte d’ici : je me meurs, Laonice.
Si tu veux m’obliger par un dernier service,
Après les vains efforts de mes inimitiés,
Sauve-moi de l’affront de tomber à leurs pieds.
Dans les justes rigueurs d’un sort si déplorable[2],
Seigneur, le juste ciel vous est bien favorable :
Il vous a préservé, sur le point de périr,
Du danger le plus grand que vous puissiez courir :
Et par un digne effet de ses faveurs puissantes,
La coupable est punie et vos mains innocentes.
Oronte, je ne sais, dans son funeste sort,
Qui m’afflige le plus, ou sa vie, ou sa mort ;
L’une et l’autre a pour moi des malheurs sans exemple :
Plaignez mon infortune. Et vous, allez au temple
Y changer l’allégresse en un deuil sans pareil,
La pompe nuptiale en funèbre appareil ;
Et nous verrons après, par d’autres sacrifices,
Si les Dieux voudront être à nos vœux plus propices.