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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/105

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„ ſe jouent de l’honneur et de la vérité, je lui marquai que je m’eſtimerois très-heureuſe ſi j’étois unie à l’homme qui ſeul pouvoit faire mon bonheur. Dès ce moment le Marquis ne négligea rien pour ſe lier avec mon pere, et par ſes ſoupleſſes il en gagna la confiance et l’amitié. Je le voyois preſque tous les jours, et mon amour ne faiſoit qu’augmenter. A prix d’or, le Marquis ſéduiſit ma bonne et obtint qu’elle lui feroit avoir un tête-en-tête avec moi. La vue inopinée de mon amant fit une telle ſenſation ſur moi que je m’évanouis. Il me retint dans ſes bras, et le monſtre profitant de mon état me ravit l’honneur. Le plaiſir me faiſant revenir à moi, l’état dans lequel je me trouvai ne me laiſſa aucun doute de ce qui venoit d’arriver ; je fondis en lar-

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