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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/109

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„ paternelle. Je pris la réſolution d’aller au couvent. J’en demandai la permiſſion à mon pere. Il m’en marqua ſa ſurpriſe, en diſant qu’il cherchoit à m’établir. Je l’aſſurai que je n’avois nulle envie de me marier, prétextant ma grande jeuneſſe. Enfin, perſécuté par mes prieres, mon pere conſentit à ce que je fuſſe au couvent et me mit à l’abbaye de ***. Là éloignée des hommes, je recommençai à prendre mon enjouement. Je me liai étroitement avec ſœur Dorothée. Notre amitié prit ſa ſource dans ſa grande averſion pour un ſexe, dont comme moi elle avoit été le jouet. Mon amie me fit connoître des jouiſſances que je n’avois jamais éprouvées avec le Marquis. Mon amitié s’accrut à un tel dégré, que pour ne jamais quitter Dorothée, je réſolus de me faire religieuſe. Mon pere s’y oppoſa ;