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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/120

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ſur leſquelles on s’excerça long-tems ſans en attraper le ſens, en voici une qui m’a paru jolie et dont je te dirai le mot à ma premiere lettre. Tâche de le deviner.

De Thémire innocente encore
Je tourmente les quinze ans ;
Souvent je devance l’aurore
De la raiſon et des ſens.
J’excite une aimable tempête,
En cherchant à voir le jour ;
Dans ma priſon rien ne m’arrête,
J’ai pour eole l’amour.
Pour remplir un tendre meſſage
Je ſais tromper les jaloux,
Et quelquefois, à la plus ſage,
J’ai ſervi de billet doux.

Je vais ce ſoir chez Audinot pour promener mon ennui et voir ſi je trouverai quelqu’un qui me faſſe ſupporter l’abſence du Comte. Comme nos arrangemens ne ſont pas encore