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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/141

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Je fis dire au commiſſionnaire qu’il n’avoit qu’à dire à la perſonne qui l’envoyoit de venir à trois heures. Cécile ne manqua pas de ſe rendre à l’heure que je lui avois indiquée. C’eſt une petite fille de quinze ans, jolie comme les amours et porteuſe de deux grands yeux qui promettent beaucoup de plaiſir. Elle m’a conté ſes malheurs. Elle a une belle mere qui ne fait que la battre, et ne lui donne aucune liberté. Elle m’a ſuppliée de lui enſeigner le moyen de pouvoir ſortir de chez ſes parens, je lui ai promis de m’intéreſſer à elle. Elle m’a comblée de remercimens et m’a allurée que, ſi je lui rendois cet important ſervice, elle en ſeroit reconnoiſſante toute ſa vie. J’écrirai demain au Comte de V***, pour lui faire avoir un brévet d’opéra. Je finis, ma bonne amie, de m’entretenir avec toi. Il eſt près de minuit et je vais

  Tome I.
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