Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 143 )


étoit dans un cabinet avec une Demoiſelle, lorſqu’un homme aſſez brutal voulant auſſi avoir la même fille qui étoit avec Monſeigneur, malgré tout ce qu’on pût lui dire, ſe porta juſqu’à enfoncer la porte du cabinet. A peine les deux hommes ſe furent-ils apperçus, qu’ils s’écrièrent, l’un, c’eſt vous l’Abbé, et l’autre, c’eſt vous Monſeigneur. L’évêque voulant prendre le ton dit à l’Abbé. Je ne croyois pas que vous fuſſiez aſſez libertin… Celui-ci l’interrompant auſſitôt, lui répliqua : tenez, Monſeigneur, trêves de reproches, ni vous ni moi ne ſommes à notre place : arrangeons-nous à l’amiable, gardez votre Demoiſelle, j’en prendrai une autre et faiſons partie quarrée. L’Evêque accepta ce que propoſoit l’Abbé et ils s’amuſerent beaucoup. Envain ils ont demandé le ſecret aux Demoiſelles, qui n’ont rien eu de plus preſſé que de publier l’aventure.