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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/205

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femme m’a répondu que chaque pays avoit ſes uſages ; elle m’a enſuite cité nombre de nos élégantes qui n’étoient pas ſi difficiles. Les cinq cents louis, plus que toutes ſes raiſons, me déterminerent ; j’étois curieuſe en outre de voir ce qu’une femme éprouvoit à ce jeu. J’ai donné rendez-vous et m’y ſuis rendue. Ce n’eſt qu’avec bien de la peine que notre Italien en eſt venu à ſon honneur, j’ai cru qu’il me déchireroit le derriere, je n’ai pu m’empêcher de crier. En vain, pendant qu’il opéroit, ſes mains cherchoient-elles à me procurer du plaiſir, je n’en ai pu prendre aucun, et ſuis ſortie en jurant bien que jamais je ne ſouffrirois qu’on jouît de moi à l’Italienne. Je ne te conſeille pas, chere amie, d’en eſſayer. Adieu ; brûle cette lettre, de crainte qu’elle ne s’égare.