Aller au contenu

Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 12 )


dans une mer de délices, et ne ſentant plus rien à force de ſentir, j’étois tombée en pamoiſon. Mon éleve s’occupoit à conſidérer mes charmes ; ſes careſſes et les baiſers dont il couvroit toutes les parties de mon corps, me firent revenir à moi. Accablée de fatigue, je me recouchai ; mon amant me demanda de partager mon lit : je le lui accordai, ſachant le Comte à la cour ; mais ſous la condition qu’il me laiſſeroit dormir. Il me promit tout ce que je voulus ; mais à peine y avoit-il une heure que j’étois au lit, qu’il manqua à ſa parole. Je l’aurois grondé ſi j’en avois eu la force ; mais cela m’étoit impoſſible. Enfin, après une heure paſſée dans de nouveaux plaiſirs, nous nous ſommes levés et avons dîné enſemble. A quatre heures je l’ai congédié et me ſuis recouchée, voulant réparer mes forces. Adieu. Ton amie pour la vie.