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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/238

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plus de deux heures par un étranger qu’on m’a dit être un Polonois. Je m’amuſai beaucoup de ſa maniere de me faire la cour. Son air guindé à vouloir contrefaire le petit-maître françois me faiſoit rire. Enfin, après m’avoir bien excédée, nous étant perdus dans la foule, il me dit que, ſi je voulois aller paſſer un quart d’heure avec lui dans une loge grillée dont il pouvoit diſpoſer, il me donneroit cent louis en deux rouleaux qu’il me fit voir. Je fis d’abord quelques façons, puis je me laiſſai aller. Imagine-toi que lorſque je fus rentrée chez moi, et que je voulus ſerrer mon argent, ayant défait les rouleaux, je n’y ai trouvé que des jetons. Je ſuis furieuſe contre cet étranger ; ſi je le tenois, je lui arracherois les yeux. Ah ! quel gueux ! Ce que je crains, c’eſt qu’il n’aille publier cette aventure, mais ce qui me tranquilliſe,