ma femme de chambre, et le Dimanche
avec mon farfadet que j’avois
habillé en femme, comme il a la peau
très-blanche et n’a pas encore de
barbe, mes ajuſtemens lui vont à
merveilles. Le Comte a paru fort
intrigué de ſavoir avec qui j’étois,
je lui ai dit que c’étoit une nouvelle
connoiſſance que je lui préſenterois
au premier jour, il s’en eſt contenté.
Après le bal, j’ai amené mon farfadet
chez moi, et lui ai donné mes prémices
depuis ma maladie ; mais je
ne l’ai pas laiſſé en prendre à ſa fantaiſie,
parce qu’on m’a recommandé
beaucoup de modération ſur cet article.
D’avoir été quelque tems ſage,
cela ne m’a pas fait de mal ; j’ai mieux
ſenti le plaiſir. Demain le Comte aura
ſon tour, c’eſt choſe convenue avec
le médecin. Adieu, je te ſouhaite
joie et ſanté.
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